L'affaire peut sembler d'abord anodine. Un escroc britannique de 29 ans, Ashley Mitchell, aurait détourné 400 milliards de jetons virtuels après avoir piraté les serveurs de ZyngaPoker, la populaire application de poker du réseau Facebook.
Entre juin et septembre 2009, Ashley Mitchell se serait fait passer pour un administrateur de la firme de jeu et aurait été en mesure de transférer 400 milliards en jetons virtuels sur un faux compte Facebook. Il aurait ensuite "blanchi" son butin virtuel en les retransférant à de nombreux autres comptes faceboook afin que le crime passe sous le radar.
À prime abord, ce détournement de jetons virtuels peut sembler ridicule... mais de nombreuses personnes achètent des jetons virtuels sur les sites d'enchères (allez savoir pourquoi!), de sorte que Mitchell a été en mesure d'en revendre à rabais à 430£ par milliard de jetons. Il a ainsi pu récolter la jolie somme de 53 000£ (environ 85 000$) et aurait pu mettre la main sur 184 000£ (près de 300 000$) s'il avait réussi à vendre la totalité de son "stack" sans se faire prendre.
Selon Zynga, les pertes sont de loin supérieures au gain de Mitchell. Zynga estime que la vente légale des 400 milliards de jetons aura pu lui générer plus de 12 millions de dollars. Zynga a entamé des poursuites judiciaires contre le jeune pirate. Néanmoins, cette situation est pour le moins problématique d'un point de vue légal: est-ce qu'il est possible de voler un produit virtuel? Comment établir la valeur d'une monnaie virtuellement fabriquée à souhait? La justice a finalement établi que Zynga n'avait pas été volé, mais qu'elle a bel et bien subi des pertes financières à la suite de la vente illégale des jetons. "La Cour a constaté que, même si la monnaie virtuelle n'est pas réelle et est infinie dans l'offre, elle peut tout de même bénéficier d'une protection juridique de la même manière que la monnaie du monde réel". Cette cause pourrait donc bien créer un précédent et donner des "droits légaux" aux monnaies virtuelles.
Ashley Mitchell, qui était déjà en probation pour avoir piraté des ordinateurs du conseil local, a admis être devenu "obsédé" par Zynga et a plaidé coupable à cinq chefs d'accusation. Il est détenu sous garde en attendant le prononcé de la sentence à une date ultérieure le mois prochain. Selon le Juge Philip Wassall, le crime était sophistiqué et il est inévitable que Mitchell soit emprisonné.
Comme quoi le crime, même virtuel, ne paie pas...
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