Par Sebastien sebasdess' Dessureault
Ce jeu, à l'apparence bien simple, est en fait beaucoup plus complexe que l'on pourrait croire. Cela fait du floating une technique avancée qui doit être utilisée de la bonne façon!
Certains se poseront la question - avec raison - à savoir pourquoi nous ne relançons pas simplement l'adversaire plutôt que d'appeler sa mise. La raison est bien simple : nous n'avons pas assez d'informations pour être en mesure de bien analyser la situation et voir si notre adversaire est faible ou non. Donc, le floating a deux avantages importants :
- il vous permet de risquer le minimum si jamais vous n'aviez pas raison et que votre adversaire serait bel et bien fort;
- il vous permet d'avoir de l'information sur les rondes de mises subséquentes et ainsi de prendre une décision mieux éclairée plutôt que d'y aller aveuglément.
Une des raisons pour laquelle le floating peut-être si puissant est que la majorité de vos adversaires ayant relancé préflop feront une mise de continuation, et ce, peu importe si le flop a aidé leur main ou non. Également, bon nombre d'adversaires hésiteront à continuer de vous mettre de la pression une fois leur mise de continuation appelée. Ainsi, vous pouvez voler un nombre impressionnant de pot grâce à ce bluff en deux étapes.
Trois critères doivent être présents pour maximiser vos chances de réussir votre floating : :
- Vous devez avoir la position sur votre adversaire.
- Vous devez avoir des outs - qu'ils soient réels ou fictifs.
- Votre adversaire doit être du type « ABC ».
1- La position
Certains utiliseront le float sans avoir la position et réussiront malgré tout. Quoi qu'il en soit, le floating a beaucoup plus de chance de succès lorsque vous avez position sur votre adversaire. En appelant la mise de votre adversaire sur le flop, vous désirez voir ce que votre adversaire fera sur le turn. Donc, sans la position, il vous manquera une information importante. C'est pourquoi le floating fonctionnera mieux lorsque votre adversaire parle avant vous : un check de sa part sur le turn peut être une occasion parfaite pour un floating réussi!
2- Les outs.
3- Un vilain de type « ABC ».
Ainsi, le fait d'appeler la mise sur le flop en vu de floater devrait toujours être fait selon la présomption que l'adversaire ne sera pas tenté de continuer son bluff sur le tournant. Beaucoup de joueurs ne sont pas capables de bluffer consécutivement sur le flop et le tournant; c'est notamment ces joueurs qu'il faut ici viser. Les joueurs qui n'hésitent pas quant à eux de continuer un bluff sur le tournant rendront votre vie plus dificille si vous tender de « floater ».
Donc, de façon générale, si le joueur est pévisible et a un jeu de base, et qu'il n'est pas un bon candidat pour tenter de bluffer sur le tournant, votre tentative de « floatting » a de bonne chance de réussir. Par exemple, votre adversaire UTG+1 relance préflop et vous appeler sa relance sur le bouton avec 89. Le flop tombe 56J. Votre adversaire de type « ABC », fait sa mise de continuation. À ce moment, vous ne savez aucunement si votre adversaire a AA, JJ, ou simplement un AK manqué... il a peut être même AT.
Dans une telle situation, les trois critères susmentionnés sont présents : vous avez 4 outs pour frapper votre quinte; le vilain n'est pas trop agressif, et vous avez position sur lui. Il s'agit donc d'une situation parfaite pour simplement appeler la mise de votre adversaire. Cela ne vous engage absolument à rien sur les avenues suivantes. Appelez la mise sur le flop et réanalyser le tout sur le tournant, si besoin est. Maintenant, plusieurs situations peuvent se produires:
- Une brique tombe sur le tournant; votre adversaire check.
Et voilà! Votre adversaire n'a vraisemblablement rien et vous crie littéralement de lui voler ce pot. Vous misez; il se couche!
- Une brique tombe sur le tournant; votre adversaire mise à nouveau.
Ici, c'est un peu délicat et votre action dépend de plusieurs facteurs. Les tapis sont-ils assez profonds pour vous permettre de faire un gros bluff sur la rivière si une de vos outs fictifs tombe? Serez-vous payé si un de vos outs réels tombe? Votre adversaire sera-t'il en mesure de comprendre ce que vous tentez de représenter? La main de votre adversaire risque-t'elle d'être trop dure à coucher? Etc.
Malheureusement, face à un adversaire de type « ABC » qui continue de mettre de la pression sur le tournant, vous allez devoir coucher votre main la plupart du temps. Par contre, vous aurez perdu beaucoup moins ainsi que si vous aviez tenté de voler le pot en relançant tout simplement sa mise sur le flop. - Un de vos outs fictifs tombent sur le tournant et votre adversaire check.
Voilà! Il sera encore plus facile de faire coucher votre adversaire que lors de la situation #1!
- Un de vos outs fictifs tombe sur le tournant et votre adversaire mise à nouveau.
C'est encore une situation qui demande du questionnement. Est-ce que votre adversaire tente de faire un « blocking bet »? Sa mise montre-t'elle une certaine faiblesse? Croyez-vous qu'une relance pourrait faire coucher votre adversaire? C'est une situation qui est certes compliquée, mais il est possible ici de gagner un pot relativement gros, avec un read et une bonne connaissance de votre adversaire. Par contre, à l'inverse, vous vous trouvez à risquer sensiblement plus que vous ne le vouliez au départ. -
Un de vos outs réels tombe sur le tournant et votre adversaire mise à nouveau (ou il check... cela n'importe pas).
Vous voilà donc dans une situation parfaite : vous venez de frapper votre tirage et vous avez une main réellement forte. De surcroît, si votre tirage est bien caché et que vous aviez peu d'outs (une « gutshot » par exemple), cela a plusieurs avantages. Notamment,en plus de vous faire payer pour votre tirage, votre adversaire risque de vous prendre pour un mauvais joueur pour avoir couru ce mince tirage. « Poisson » vous dira-t'il! Utilisez cette nouvelle fausse image de poisson à votre avantage dans les mains à venir.
Le floating est un jeu qui demande une certaine connaissance de vos adversaires. Les joueurs de NL100 et + auront intérêt à ajouter cette facette à leur arsenal. Les joueurs des plus basses limites pourront également utiliser le « floating », mais les situations risquent de se présenter moins souvent. Aux petites limites, vous vous retrouverez moins souvent contre un seul adversaire postflop; vos adversaires ne porteront parfois pas attention à ce que vous tentez de représenter; etc. Cela dit, avec un bon read sur votre adversaire, le floating peut vous faire gagner plusieurs pots qui vous échapperaient autrement.
Sur ce, bon floating!
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