Pendant un court lapse de temps, je jouais sur 12 tables à la fois et je dois dire que je ne portais plus attention aux tables, j'étais en quelque sorte distrait.
J’aimerais mentionner quelque chose. Vous ne pouvez pas substituer le jeu correct au poker sous prétexte de balancer votre jeu. Ce que je suggère est la règle du 80-20. C’est une règle théorique et je ne l’applique pas toujours en pratique, mais c’est intéressant de la connaître.
La règle du 80-20 dit que si je min-raise un set sur un board coordonné, je vais le faire 80% du temps avec un set et 20% du temps avec 8 high par exemple. Min-raiser avec 8 high est ce que j’appelle substituer le jeu correct au fait de balancer votre jeu. Vous pouvez le faire, mais 20% du temps environ, pas plus.
Autre exemple, si sur un board coordonné avec 2 cœurs, j’ai une flush draw, je peux 80% du temps jammer all in avec un draw et 20% du temps jammer all in un set pour faire croire que j’ai un draw. Ce concept peut être applique dans plusieurs situations de plusieurs manières différentes.
J’en suis venu à cette conclusion. Vous n’avez jamais besoin de balancer si vous savez toujours ce que votre adversaire pense que vous avez ou si vous savez toujours ce que votre adversaire a. Et je crois que la règle du 80-20 existe parce que c’est environ le nombre de fois où votre adversaire saura ce que vous êtes en train de faire. Je crois que la règle du 80-20 pourra être modifiée selon les fois où vous pensez que votre adversaire sait ce que vous faites.
Si vous frappez un set sur un board A high et que vous multipliez les barrells, votre adversaire pensera que votre range sur ce genre de board sera nuts ou air et il saura que vous aurez « air » plus souvent et alors il sera plus souvent tenté de vous caller. Par contre, si vous floppez un set sur un board du genre 258, vous devriez être plus enclin à slowplayer votre main étant donné que vous ferez folder votre adversaire trop souvent.
Oui, c’est souvent des choses qui font du sens dans ma tête et j’ai de la difficulté à l'expliquer et le mettre en mots, mais je dirais tout simplement que ces choses font du sens pour moi et que je les sais d’instinct. Par exemple, vous n’aurez jamais de crédit si vous poussez all in sur une rivière alors que des draws ont raté si vous n’avez jamais un set dans cette situation. Si vous voulez avoir du crédit aux yeux d’un joueur alerte, vous devrez quelquefois faire l’opposé de ce que vous voulez qu’il pense que vous faites. Il y a tellement de manière de balancer et je pense que les gens n’y pensent pas assez et peut-être que moi j’y pense trop.
Il y a une dernière chose dont j’aimerais parler. Dans votre 9e dimension de joueur de poker où vous jouerez un nombre infini de mains contre les mêmes adversaires, vous n’êtes pas tout à fait dans la réalité. Vous jouerez en réalité quelques milliers de mains seulement contre quelques joueurs, des fois plus si vous jouez entre régulier, mais, lorsque vous jouez contre ces gars, vous devez savoir absolument quelle image ces joueurs ont de vous et quelle perception vous laissez à la table. L’important aussi est de faire croire à votre adversaire que lorsque vous faites un jeu, c’est que vous faites toujours ce jeu.
Par exemple, personnellement, je ne 3-bet jamais ou presque des pockets pairs. Les paires de 2 à 7 jamais et les 8 rarement.
Maintenant, imaginons que je 3bet une fois au hasard les 3 parce qu’il y a beaucoup de réguliers à la table et que j’essaie de montrer ma main, en check-callant ou même en bluffant. Par la suite, les gens vont aller voir dans leur hand history ou dans leur tracker et voir que j’avais pocket 3 ici.
J’ai fait ce jeu une fois et quelques joueurs pourront penser que je fais tout le temps ce jeu. Maintenant, quand un joueur qui ne me connait pas beaucoup jouera une main contre moi, dans cette situation, il mettra une main comme pocket 3 dans mon range.
[Gabe] Oui, mais, savoir comment ils perçoivent ton range, n’est pas facile. Et c’est pourquoi le fait de balancer est si bien, parce que vous n’avez pas vraiment à vous inquiéter de leur perception de notre range.
Ce qui est important à se rappeler je crois est, la journée que tout le monde appliquera à la perfection la théorie, le fait de balancer n’aura plus d’importance étant donné que tout le monde saura toujours le meilleur jeu à faire, mais étant donné que pour l’instant les gens ne savent pas toujours le meilleur jeu à faire, il faut balancer son jeu entre le fait de faire le meilleur jeu et le fait de bluffer par exemple, dans certaines situations.
Le chapitre s’est bien déroulé, parce que la psychologie est quelque chose de très difficile à cerner et la raison pour laquelle c’est quelque chose de très difficile à cerner est que c’est souvent une question de situation. Nous avons tenté de vous donner des idées générales, mais vous devrez prendre les meilleures décisions selon la situation en particulier.
La décision que vous prenez à l’instant devra être dépendante de la main ou les mains que vous aurez jouées il y a 10 minutes, il y a jours, etc.
Ça a rapport avec le fait de « leveler ». C’est difficile de bien « leveler », mais vous devez vous pratiquer à le faire. Vous pouvez faire un jeu une centaine de fois contre un adversaire et ensuite tenter de penser à un seconde niveau. Les gens pensent souvent qu’il s’agit de chance, mais si je joue des centaines de mains contre un adversaire et que je le level bien, j’ai un avantage sur lui.
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