Définition : Le slowplay est une stratégie dans laquelle vous jouez une main forte passivement afin d'en recueillir plus tard un plus gros bénéfice.
Au poker, l'agressivité est toujours considérée comme étant une des armes les plus puissantes dans l'arsenal d'un joueur. En misant, vous pouvez gagner le pot de deux façons, soit votre adversaire se couche ou soit votre main est la meilleure. Toutefois, si vous floppez un monstre, vous ne voulez pas faire coucher votre adversaire. Vous voulez vous faire payer n'est-ce pas? Prenons un exemple simple : supposons que vous avez 5 5 et qu'au flop, il y a 5 K K . Votre adversaire check à vous, qu'elle est votre première pensée?
Imaginons-nous dans un monde idéal. Votre adversaire a A Q . Vous checkez. Au turn, 3. Il check et vous checkez derrière. River, 2. Bingo! Il frappe sa flush, il mise, vous raisez, il vous reraise, vous poussez all in et il vous call ! Félicitations, vous venez de doubler!
Toutefois, si vous avez pensé à checker et d'y aller pour un slowplay en premier, je crois que vous avez tort. Je l'ai dit plus tôt, l'arme la plus puissante d'un joueur de poker est son agressivité. Coudonc, est-ce que vous me lisez? =) Le slowplay doit être une arme dans votre arsenal disponible pour varier votre jeu. Par varier son jeu, j'entends une fois de temps en temps, pas à toutes les fois que vous avez une bonne main. Lorsque votre adversaire réalise que vous pouvez slowplayer, il arrêtera peut-être de prendre vos check comme étant chaque fois des signes de faiblesse. Il y a quelques dangers au slowplay, toutefois, à chaque fois que vous frappez cette probabilité, c'est votre stack au complet qui va y passer.
En gardant le plus gros danger pour la fin, le premier inconvénient est que le pot ne grossit pas et que vous ne parveniez pas à tirer un profit plus grand rendu à la fin de la main. Reprenons l'exemple plus haut, vous avez une full house et vous mettez votre adversaire sur K-J avec des blinds de 1$ et un pot de 8$. L'adversaire check à vous, en checkant aussi, vous gardez le pot à 8$. Supposons que vous misez les trois quarts du pot à chaque fois après, au turn, vous envoyez 6$. L'adversaire vous call vous call et le pot devient 20$. River, vous envoyez 15$ et l'adversaire call. Vous gagnez (en supposant que vous gagnez) un pot de 50$.
Regardons ce qui se passe si vous misiez cette flop, il était de 8$, vous envoyez donc 6$, en callant l'adversaire monte le pot a 20$. Vous envoyez 15$ au turn et recevez le call. Le pot à la river est de 50$, vous pouvez donc envoyer un plus gros value bet à la fin ! Suivant notre logique, vous envoyez 37.50$, l'adversaire n'arrive pas à coucher sa main et vous suit. Vous gagnez un pot de 125$. Vous doublez la grosseur du pot juste en envoyant une petite mise au flop. L'effet sera diminué par des mises plus petites, mais le principe reste le même. Notez aussi que vous reportez la chance de vous faire check-raiser à chaque fois.
Un autre risque que vous courrez en slowplayant, c'est de ne pas vous faire payer. Continuons le même exemple encore et vous mettez votre adversaire sur A Q , vous checkez et aucun pique ne sort au turn. Vous continuez votre tactique et checker le turn, aucun pique à la river non plus. Voilà, au lieu d'être un peu payé pour votre main, vous ne serez pas payé du tout. En misant au flop et au turn, vous auriez fait payer votre adversaire pour son tirage. Vous pouvez même vous arranger pour lui laisser des côtes favorables pour toucher sa flush, il est cuit d'avance et ne le sait même pas !
Tous les risques évoqués plus haut n'étaient que de la perte dans la valeur que vous pouviez aller chercher, par contre, le plus gros risque en slowplayant est de voir partir votre stack dans les mains de votre adversaire. L'exemple le plus typique de cette conséquence est lorsque le big blind frappe un deux paires bien cachés contre un joueur qui avait limpé preflop avec ses as pour pièger. Cette situation arrive alors que vous auriez pu gagner un pot minime au lieu de perdre beaucoup, car l'autre joueur a une main qui ne vous aurait pas suivi, mais il va se faire un plaisir de jouer avec vous une fois qu'il vous battra! Lorsque le big blind a J-2 et que vous limpez avec vos as et qu'au flop on voit 2-7-J, vous auriez couru après. Dans notre exemple, admettons que votre adversaire ait 7 7 . Vous checkez, turn : 7d . Voilà, vous allez avoir l'action que vous vouliez, mais pas pour les bonnes raisons.
Vous pourriez commencer à croire que je suis tout à fait contre cette technique. Sachez que je ne suis pas contre, je voulais tout simplement vous mettre en garde que la prochaine fois que votre monstre se fera cracker parce que vous avez été trop passif, vous serez la seule personne à blâmer. Revisons les éléments dans lesquels vous NE devriez PAS slowplayer :
-> Lorsque le board donne trop de chances aux autres. Si vous avez 4 5 sur un flop de cur, vous priez pour ne pas voir d'autre cur au turn ou à la river (si vous n'êtes pas déjà battu). Un brelan de 5 sur un 2-5-J peut être une bonne idée si vous savez que votre adversaire peut perdre beaucoup sur une haute paire, en espérant voir une Dame, un Roi ou un as au turn (ou même un J!), c'est un meilleur moment pour le faire.
-> Si votre adversaire est un calling station, misez immédiatement, surtout si il paie cher pour ses tirages. Profitez-en!
-> Si votre opposant est passif, mieux vaut miser à sa place. Il ne vous raisera (ou reraisera) pas même s'il touche ce qu'il veut.
Quel est le meilleur moment pour slowplayé? Lorsque vous avez la meilleure main absolue sur un board très sec en texture. Si vous avez K K sur un flop ,K K 2 rainbow, slowplayez le plus possible. Vous n'obtiendrez pas d'action de personne autrement.
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