Patrick Bruel est surtout connu comme artiste de la chanson française. Sur PokerCollectif et dans la communauté des joueurs de poker, il est aussi connu comme amateur de poker. Selon ses propres mots, c'est un passionné de poker qui, en 2009, avait repris Winamax, britannique à cette époque. Pour ce faire, il s'est allié avec Marc Simoncini, fondateur du site de rencontres Meetic, et Alexandre Roos et Christophe Schaming (deux fondateurs de Caramail que les plus vieux d'entre vous auront peut-être connu).
Aujourd'hui, Patrick Bruel fait parler de lui parce qu'il serait lié à des tournois illégaux. Il aurait financé l'organisation de tournois de poker avec de l'argent placé au Luxembourg en contournant le droit français. Pour plus de détails à ce sujet, vous pourrez lire l'article cité plus bas, mais en résumé, cette manoeuvre serait illégale en droit français et légale en droit européen. On serait donc dans une zone grise. Les premières informations obtenues nous permettent de croire qu'il n'y aura pas de poursuite.
Dans un article de L'express Patrick Bruel expliquait sa frustration face à la proposition de François Hollande de taxer à 75% les revenus supérieurs à 1 million d'euros. Selon ses mots: "Ce n'est pas honteux de faire fortune, martelait-il. Ce n'est pas honteux à partir du moment où on redistribue, et on redistribue beaucoup. Ne serait-ce que 50 % de ce que vous gagnez, c'est déjà énorme."
Quand Bruel a commencé à investir son temps et son argent dans Winamax, la salle de poker en ligne n'allait pas très bien. Aujourd'hui, elle fait partie des leaders en France. Sa participation est aujourd'hui évaluée à 15 millions d'euros.
À partir de juin 2010, Winamax décroche une licence pour opérer en France. À cette époque, une partie des profits de Winamax est versée à Oxley Properties, la maison mère de Winamax, située dans un paradis fiscal (Îles vierges). Plus tard, ce sera au Grand-Duché du Luxembourg. Le fait de verser une partie des profits dans cette localisation n'est pas illégal, mais disons que ça facilite les évasions fiscales. Selon l'article de L'Express (document à l'appui), 1,14 million d'euros auraient déjà été placés au Luxembourg pour financer l'organisation de tournois. Questionné sur la question d'une possible évasion fiscale, Patrick Bruel se défend:" Je ne suis qu'un actionnaire, ce sont les responsables opérationnels qui connaissent les détails."
Me Julie Jacob, avocate en droit de l'informatique commente à ce sujet: « On critique Winamax ou Bruel mais on pourrait critiquer beaucoup d’autres sites. Il est évident que des joueurs français jouaient au poker sur Internet avant la légalisation des offres de jeux en ligne. La loi de 2010 a permis de repartir à zéro et d’imposer des très lourdes contraintes aux opérateurs, avec une priorité : l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) a veillé à ce qu’il n’y ait aucune migration de comptes de joueurs d’un site étranger (en .com) vers un site français (en .fr). »
L’ARJEL affirme de son côté que le dossier de Winamax était « clean à tout point de vue» lorsqu'il a reçu sa licence. Winamax précise avoir payé 30 millions d'euros d'impôts et de taxes diverses en France en 2011.
En 2010, Winamax avait un chiffre d'affaires de 39,8M d'euros et affichait des partes de 16 millions d'euros.
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