Après sa victoire aux WSOP 2010, Jonathan Duhamel publie de manière assez précoce, une sorte d'auto-biographie aux éditions de L'homme. Pour vous donnez une idée de l'ouvrage, regardez tout d'abord les chapitres qui le composent :
Chapitre 1: La passion
Chapitre 2: La confiance en so
iChapitre 3: Un ordinateur dans la tête
Chapitre 4: Rester dans sa bulle
Chapitre 5: La maîtrise de ses émotions
Chapitre 6: La discipline
Chapitre 7: La persévérance
Chapitre 8: La psychologie
Chapitre 9: La connaissance de soi
Chapitre 10: Le désir de vaincre
Chapitre 11: Des nerds d'acier
Chapitre 12: La prudence
Chapitre 13: L'endurance
Chapitre 14: La créativité
Chapitre 15: L'intuition
Chapitre 16: La capacité de trancher
Chapitre 17: La chance
Chapitre 18: L'expérience
Une question que l'on pourrait se poser est, "même si Jonathan n'a pas encore 25 ans, est-ce pertinent de publier sa biographie"? À notre avis, oui, puisqu'elle n'est pas strictement axée sur sa vie, mais plutôt sur la vie d'un joueur de poker passionné, sur sa passion, sur les qualités qui font d'un joueur de poker un bon joueur de poker. Ce livre peut être utile pour tous les joueurs qui approchent le poker de manière sérieuse. En quelque sorte, Jonathan nous fait découvrir sa "game mentale": à quoi pense un véritable "grinder" et passionné du poker et quelles sont les habitudes qui font en sorte qu'on arrive à ce dont il est arrivé. En regardant les chapitres, on voit bien ce qui compose un gagnant.
Notamment, le travail, la passion, la persévérance et aussi, la chance, bien sûr! Un chapitre du livre est réservé à chacun de ces points et s'ouvre en exergue avec des citations de joueurs célèbres qui résument la pensée de Jonathan.
Cartes sur table raconte les débuts de Jonathan au poker, ses "up and down", ses bons coups, le fait que ses parents n'étaient pas d'accord avec son choix de carrière (quels parents le seraient?), ses études et plusieurs anecdotes au cours de sa jeune carrière de joueur de poker. Plusieurs mains de poker sont aussi racontées.
Le livre est bien dosé et c'est ce qui en fait une lecture agréable. On alterne entre récit de vie, moments marquants, conseils, mains de poker, etc.
Jonathan répond à plusieurs questions que l'on pourrait se poser sur lui, notamment, comment vit-il sa victoire au Main Event des World Series of Poker au quotidien? De manière très humble et modeste puisque pour lui, sa victoire de 2010 n'est pas une fin en soit, mais un début de quelque chose de grand.
Pour Jonathan, gagner un bracelet aux WSOP n'est qu'un début puisque ses ambitions sont beaucoup plus grandes; il veut prouver à tous que son exploit n'est pas seulement dû au hasard et il veut exceller au poker sur la plus longue période de temps possible. Il veut remporter d'autres titres, il veut voyager encore, il veut continuer à représenter le Québec au poker sur la scène mondiale (ce qu'il a d'ailleurs très bien fait lors des derniers PCA).
Un chapitre qui nous a tout particulièrement intéressé est celui où il commente LA main la plus importante de ses WSOP 2010 (sûrement la main la plus marquante de sa vie) alors qu'il a sorti Matt Affleck avec son JJ qui a fait une straight sur la rivière contre les AA de Affleck.
À ce sujet, il commente:
"J'avais une décision extrêmement difficile à prendre et j'avais mis beaucoup de temps à l'annoncer - un gros cinq minutes qui m'avait paru une éternité. Les cartes qui me sauvaient étaient: J (il en restait deux), 8 (il en restait quatre) et K (il en restait 4). En tout, 10 cartes sur les 44 qui restaient dans le jeu, soit une cote du pot d'un peu plus de 20%. Autre élément de réflexion qu'il me fallait prendre en compte: je devais investir 11 millions de jetons pour un gain possible de 30 millions soit du trois pour un, et une avance colossale sur mes adversaires pour le nombre de jetons, si je remportais le pot. Ce qui avait aussi beaucoup pesé dans ma décision était le fait que, si je perdais cette main, il me restait quand même quelques millions de jetons, même si de toute évidence, cette perte m'aurait énormément affaibli. Enfin - il n'est pas inutile de le répéter -, il y avait toujours une possibilité que Matt bluffe."
Tout le monde sur le forum a sans doute vu cette main alors que Matt a callé le 4bet de Duhamel avec AA. La décision dont Jonathan parle est sur le tournant alors que le tableau est Td-9c-7h-Qd.
Le seul point agaçant dans le livre est le fait que ce n'est pas Jonathan lui-même qui l'a écrit et que certains mots ont quelques fois l'air de ne pas trop bien "fiter" dans sa bouche, notamment lorsque des mains de poker sont racontées. D'autres fois, le style est un peu trop littéraire. La maison d'édition a choisi le style un peu plus chic au style parlé. En d'autres termes, le style littéraire enlève un peu à l'authenticité de l'écrit.
Jonathan est le premier Canadien à avoir remporté un titre aussi prestigieux aux WSOP et le fait d'entrer dans sa bulle, dans son monde, dans sa tête de joueur de poker passionné est quelque chose d'intéressant. Pour les amateurs de poker qui s'intéressent beaucoup à la psychologie du joueur, c'est une lecture intéressante. Gagner au poker ce n'est pas seulement avoir une game technique, mais c'est aussi avec les autres qualités dont nous parle Duhamel. Sans elles, le succès ne viendra probablement jamais. Bref, le livre de Jonathan apporte une brique de plus à l'architecture déjà immense des livres de poker.
PokerCollectif vous annonce aussi en primeur que le livre Cartes sur table sera prochainement traduit et publié en anglais.
La semaine prochaine, PokerCollectif fera tirer une copie du livre de Jonathan. Pour le gagner, soyez de nos fans sur Facebook à l'adresse facebook.com/pokercollectif. Bonne chance à tous!
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